La représentation la plus ancienne des armes de notre cité remonte au XV ème siècle, dans un parchemin de 1431 concernant les statuts et les privilèges accordés à la ville de Nice par Amédée VIII (fig 1).
Dans ce manuscrit, l’écu de la Maison de Savoie est flanqué de deux autres écus, représentant les emblèmes héraldiques niçois : une aigle passante, au vol abaissé, de gueule (rouge) sur fond d’argent (blanc). Dans le premier écu la tête du rapace est orientée à senestre et dans l’autre à dextre. On retrouve cette composition dans d’autres manuscrits de l’époque médiévale.
Ce n’est qu’à partir de l’époque moderne que le blason amorce une mutation. Dans le manuscrit "Statuti et ordini " (fig 3) de 1576 conservé aux Archives municipales de Nice, l’aigle est surmontée d’une couronne à l’antique qui sera intégrée définitivement à l’écu à partir de 1741 (Fig. 7). Par la suite les représentations de l’aigle se sont éloignées de celles d’un rapace. L’emblème héraldique s’enrichit d’ornements extérieurs : la couronne comtale surmontant le blason (fig 5) et deux palmes de sinople entrecroisées auquel s’adjoint au XVIII siècle la devise Nicaea Civitas (fig 6).
Le blason de la municipalité disparaît en tête de documents officiels durant l’intermède de la période révolutionnaire et de l’empire. L’effigie de la République se substitue à l’aigle niçoise en 1792, puis le décret impérial du 6 juin 1811 (fig 8) attribue à la cité de Nice de nouvelles armoiries : un "lion passant de gueules surmonté d’un soleil rayonnant du même, adextré d’un olivier et sénestré d’un oranger de sinople". Avec le retour de Nice à la maison de Savoie, l’aigle réintègre le blason niçois. Désormais il est représenté de face (position héraldique), et son graphisme s’inspire de celui de l’aigle impérial.
L’imagerie des armoiries niçoises du XXème siècle s’enrichit des représentations traditionalistes, inspirées du style baroque italien, du peintre Gustav Adolph Mossa, dont l’interprétation est considérée comme officielle par la municipalité (fig 14).
Des compositions diverses ont fleuri tout au long du siècle en raison de l’absence de texte officiel fixant l’emblème héraldique. C’est cette carence qui a entraîné les graphistes à des excès.
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source : Les Archives municipales / http://www.nice.fr/mairie_nice_5546.html