Conformément aux craintes exprimées par les spécialistes depuis l'apparition de plus de 160 cas de contamination par le virus du Chikungunya en Italie, des moustiques de l'espèce "aedes albopictus", vecteurs potentiels de la maladie, ont bien été signalés ces derniers jours dans le Var, et plus précisément dans la commune de Sainte-Maxime. En conséquence, la préfecture du Var a décidé de placer tout le département en alerte sanitaire de niveau 1, ou alerte de vigilance, à titre préventif.
Les autorités sanitaires conseillent donc à la population varoise, jusqu'à nouvel ordre, de se protéger des piqûres de moustiques par l'utilisation de répulsifs cutanés et de vêtements adaptés. La fréquentation des zones susceptibles de contenir des eaux stagnantes dans lesquelles les moustiques femelles pondent, sont également à éviter. Enfin, la population est invitée à rechercher tout réceptacle ou récipient pouvant contenir des eaux stagnantes et situés à proximité des lieux d'habitations. Les fûts remplis d'eau, les mares artificielles, les carcasses de véhicules ou les capteurs d'eau de pluie doivent impérativement être traités ou, à défaut, vidés de leur contenu.
Par ailleurs, la préfecture du Var annonce avoir alerté tous les professionnels du réseau de santé ( hôpitaux, médecins, pharmaciens) afin de permettre l'identification et le signalement, le plus en amont possible, de toute contamination potentielle par le virus du Chikungunya.
Cette procédure d'alerte est la la troisième du genre en France métropolitaine. En 2006 déjà, les Alpes-Maritimes et la Corse avaient déjà été placé en alerte de vigilance 1 et les départements avaient été inclus par le ministère de la Santé dans le plan national anti-dissémination du Chikungunya, plan initialement créé pour les épidémies qui avaient frappé l'île de la Réunion et Mayotte en 2005-2006.
Pour rappel, , le Chikungunya est une maladie due à un virus transmis par les moustiques Aedes albopictus (voir photo). Elle peut passer inaperçue ou se manifester en moyenne 4 à 7 jours après la piqûre infectante, par l'apparition soudaine d'une fièvre élevée associée à des douleurs articulaires qui peuvent persister plusieurs semaines. La maladie, d'évolution spontanée le plus souvent favorable, peut dans certains cas entraîner une fatigue prolongée et des douleurs articulaires récidivantes parfois invalidantes. Le traitement est symptomatique. Quelques cas de formes graves ont cependant été signalés lors de l'épidémie de grande ampleur qui a touché La Réunion et Mayotte en 2005-2006.
L'Aedes albopictus, parfois appelé moustique-tigre, est parfois présent dans certaines zones du sud de la France métropolitaine (en particulier Alpes-Maritimes et Corse) mais n'a pas transmis à ce jour le virus du Chikungunya. Depuis 2006, un dispositif de lutte contre le risque de dissémination de la dengue et du Chikungunya a été mise en place en France. Dispositif qui porte en particulier sur :
- une surveillance entomologique (c'est-à-dire des populations de moustiques) annuelle, renforcée à partir du 1er avril dans les zones où le moustique est présent ou susceptible de s'implanter. Cette surveillance vise à détecter l'activité du moustique afin d'agir pour ralentir la progression de l'implantation de l'espèce ;
- une surveillance humaine avec déclaration obligatoire du Chikungunya et de la dengue. Cette surveillance est renforcée à partir du 1er mai dans les zones où la présence du moustique est avérée et est basée sur le signalement des cas suspects. Ceci permet la mise en place de mesures de lutte anti-vectorielle autour de ces cas.
- une sensibilisation des personnes résidant dans les zones où la présence du moustique est avérée, afin de détruire autour et dans leur habitat les gîtes potentiels de reproduction des moustiques (en supprimant tous les récipients contenant de l'eau stagnante : soucoupes, gouttières, détritus…).