24 heures du Mans

Peugeot dévoile la 908 Hdi au Mondial de l'Automobile



Peugeot a présenté jeudi matin au Mondial de l'Automobile, à Paris, la nouvelle 908 à moteur V12 diesel HDi et filtres à particules qui participera aux 24 Heures du Mans automobiles et à la série Le Mans (LMS) de courses d'endurance à partir de 2007.

"Voici le moment de satisfaire votre impatience légitime", a dit Frédéric Saint-Geours, le directeur général d'Automobiles Peugeot, avant de lever le voile sur ce prototype fermé dont les lignes rappellent beaucoup la 905 victorieuse au Mans en 1992 et 1993.

"Ce défi mobilise toute la passion automobile, la créativité et la compétence des équipes de Peugeot Sport", a ajouté M. Saint-Geours, pour qui cette 908 peut permettre de montrer "que l'esprit de compétition et le souci de l'environnement peuvent parfaitement cohabiter".

Il a ensuite été rejoint sur le podium du stand Peugeot par Michel Barge, le remplaçant de Jean-Pierre Nicolas à la tête de Peugeot Sport, Serge Saulnier, qui sera le team-manager de l'équipe de deux voitures engagée à partir du printemps 2007 en LMS, et Jacques Schiltenheim, le responsable compétition de Total.

"Nous faisons tout notre possible pour que cette voiture de course puisse être autorisée à utiliser un biocarburant", a indiqué M. Schiltenheim à l'AFP. Peugeot et Total ont déjà l'expérience du diester en compétition, car il est utilisé par les voitures participant à sa RC Cup sur les circuits français.

La balle est maintenant dans le camp de l'Automobile Club de l'Ouest (ACO), organisateur des 24 Heures et de la série LMS, qui avait déjà incité Audi à venir... et gagner avec un moteur diesel, et qui s'est déjà déclaré favorable à l'utilisation de biocarburants dans les années à venir.

Ce prototype 908 marque aussi l'engagement à long terme du constructeur français, pour son retour en endurance, puisque avec sa carrosserie fermée il correspond à la réglementation prévue pour l'ACO au delà de 2010.

"Le choix d'une voiture fermée s'est imposé à nous pour des raisons aérodynamiques et de rigidité", a expliqué M. Barge. La maquette présentée au Mondial correspond "à 90%" à la voiture de course qui sera assemblée en octobre et novembre chez Peugeot Sport, à Vélizy, et commencera à rouler début décembre, a-t-il ajouté.

Le planning est "parfaitement respecté" et le moteur de 5,5 litres, annoncé pour "plus de 700 CV", tournera ce week-end, pour la première fois, sur un banc des ateliers de Vélizy, a précisé le nouveau patron de Peugeot Sport. "C'est un défi passionnant et nous sommes prêts à le relever", a conclu M. Barge.

Loeb avec Pescarolo gratuitement

Un des dirigeants du team Pescarolo Sport a révélé que Sébastien Loeb était prêt à piloter gratuitement pour l’équipe aux prochaines 24 Heures du Mans. Le chef de production, de la qualité et des achats de l’écurie Pescarolo Sport, Michel Elkoubi, a indiqué ce mardi dans les colonnes du journal italien Autosprint que Sébastien Loeb était prêt à piloter pour la formation française gratuitement aux prochaines 24 Heures du Mans. «Nous sommes fiers que Sébastien ait renouvelé sa confiance en nous en affirmant qu’il souhaitait être aux 24 Heures, même sans être payé, en considérant nos soucis financiers actuellement.»

Une Peugeot en pole position

Le doute est permis avant le départ, aujourd'hui, des 24 Heures du Mans automobiles, parce qu'une Peugeot 908 partira en pole position, la N.8 du trio Bourdais-Sarrazin-Lamy, et parce que la pluie, invitée d'honneur de cette 75e édition, menacera aussi les pilotes des trois Audi TDI.



"Si le temps se maintient, la météo pourrait bien être le facteur numéro 1", résume Jacky Ickx, sextuple vainqueur au Mans, pour qui "la venue de Peugeot est une bénédiction pour Audi" parce qu'il y a cette année "deux concurrents sérieux", deux grands constructeurs candidats à la victoire.

"Dans des conditions météo comme celles-là, tout le monde peut jouer son rôle", ajoute le champion belge. Le Dr Ullrich, grand patron d'Audi Motorsport, ne dit pas autre chose: "Le Mans est une course nouvelle chaque année, où il faut savoir prévoir l'imprévisible".

La nouveauté 2007, c'est bien sûr le grand retour de Peugeot au Mans, 14 ans après le triplé des 905. Peugeot Sport aligne deux 908 V12 HDi-FAP, la N.7 de Villeneuve-Minassian-Gené et la N.8, meilleur temps des essais, qui prendra le départ en tête, samedi à 15h00, devant plus de 100.000 spectateurs.

Audi prend la menace Peugeot très au sérieux, la preuve: une 3e R10 TDI est engagée pour un trio de juniors, 25 ans de moyenne d'âge, dont le Français Alexandre Prémat, parce que "s'il pleut et s'il y a de nombreux incidents de course, c'est un avantage d'avoir une troisième voiture", assure Ralf Juttner, le directeur technique de l'écurie Joest qui engage les Audi.

"Peugeot va tout exiger de nous, nous demander le maximum, nous sommes prêts", ajoute le Dr Ullrich. Un autre indice ne trompe pas: Audi s'est un peu désintéressé de la chasse à la pole position, pendant les essais, histoire de mieux préparer la course.

Dernier élément d'information, le groupe Audi-VW, invaincu au Mans au XXIe siècle, ne s'est pas endormi sur ses lauriers. Depuis la victoire de la R10 l'an dernier, "beaucoup de travail" a été fait pour "améliorer la facilité de conduite, mieux contrôler la motricité et la puissance brutale" du moteur diesel, selon Frank Biela, pilote allemand de l'Audi N.1.

Selon Météo-France, la pluie risque de perturber le début et la fin de cette 75e édition, samedi et dimanche. Parmi les écuries qui espèrent que le ciel va tomber sur la tête d'Audi et Peugeot, il y a bien sûr les Gaulois de la Sarthe, Pescarolo et Courage, exclus du Top 5 à l'issue des essais mais conscients que la course sera longue, très longue.

Pour combler le double handicap de leurs protos à moteur essence -moins de puissance, moins de couple-, la taille du réservoir -10 litres de plus- ne suffira pas. Il faudra aussi beaucoup de chance, surtout avec une seule voiture de pointe, la N.16 de Collard-Dumas-Boullion chez les Bleus clairs, la N.13 de Gounon-Johansson-Moreau chez les Bleus foncés.

"La chance, je n'y crois pas", balaye Allan McNish, associé au Danois Tom Kristensen, septuple vainqueur, et à l'Italien Dindo Capello sur l'Audi N.2. "Je crois à la qualité de la préparation, pour savoir réagir le mieux possible à tout ce qui est imprévisible". L'Ecossais habite à Monaco mais il aime bien rouler sous la pluie. Comme quand il a gagné au Mans, en 1998.

Pas de changement en tête

Pas de changement en tête des 24 Heures du Mans depuis l’abandon de l’Audi n°2. L’équipage de Frank Biela est toujours en tête des 24 Heures du Mans au pointage à 11h30. L’Audi n°1 devance les deux Peugeot, respectivement de 5 et 8 tours.

Classement à 7h00 :
1. Audi (n°1) 318 tours
2. Peugeot (n°7) à 5 tours
3. Peugeot (n°8) à 8 tours
4. Pescarolo (n°16) à 10 tours
5. Rollcentre Racing (n°18) à 19 tours

Audi repart pour un tour

Pour sa 9e participation, Audi a remporté sa 7e victoire aux 24h du Mans grâce à l’équipage composé de Frank Biela, Emanuele Pirro et Marco Werner. Les teams Peugeot et Pescarolo ont réussi leurs paris en se plaçant sur le podium.



L’avènement attendu d’Audi
54 concurrents au départ, seulement 29 à l’arrivée. Une fois encore, les 24h du Mans ont connu leur lot de rebondissements pour leur 75e édition. Et pour la 7e fois en neuf participations, Audi est passé entre les gouttes pour coiffer la couronne sans grande surprise. Pourtant, la marque allemande a connu plus de difficultés qu’à l’accoutumée en ne plaçant qu’une de ses voitures sur le podium. Et petite sensation puisque l’Audi n°2 de Tom Kristensen, titré sept fois sur le circuit sarthois, a été victime d’une sortie de route à la hauteur du virage Indianapolis après avoir perdu une roue dimanche matin ! Dans le rétroviseur, l’équipage composé de Frank Biela, Emanuele Pirro et Marco Werner est alors passé en tête et a tranquillement mené le train jusqu’à 15h pour remporter le titre tant attendu sous une pluie particulièrement soutenue.

Paris réussis pour Peugeot et Pescarolo
La course aura en fait tenu en haleine les nombreux spectateurs grâce aux bonnes tenues des concurrents directs d’Audi. A commencer par les Peugeot, qui auraient même pu marquer le coup d’une manière beaucoup plus appuyée si la voiture n°7 conduite par l’équipage de Jacques Villeneuve n’avait pas été contrainte à s’arrêter 45 minutes au stand pour cause de périphériques moteurs défaillants une heure avant le terme de la course. «C’est dommage aussi près de l’arrivée mais nous savions que notre fiabilité était maîtrisée sur les 3.500 premiers kilomètres et que nous ne pouvions donc pas envisager de manière certaine, de terminer la course», déclarait Michel Barge, directeur de Peugeot Sport. Mais puisque le malheur des uns fait souvent le bonheur des autres, le team Pescarolo-Judd a profité de cet incident pour se placer sur la dernière marche du podium. Une place inespérée quand on sait que le team devait se battre contre une majorité de voitures équipées d’un diesel.

«Une grande surprise»
«C’est une grande joie et une grande surprise. Nous passons un moment fantastique car l’objectif de départ était déjà de finir et là, on est sur le podium ! On récolte les fruits de tout notre travail», avouait Henri Pescarolo au terme de la course. En terminant troisièmes, ses protégés se classent juste derrière la Peugeot n°8 menée par Sébastien Bourdais, qui avait très mal débuté sa course samedi en sortant dès le premier virage. La fin était également très animée puisqu’à une petite demi-heure de l’arrivée, cette même voiture s’arrêtait au stand pour régler un problème de pompe à huile mais parvenait à résister au retour de ses poursuivants pour terminer dauphin d’Audi. En guise d’hommage au vainqueur, la voiture de la firme tricolore, qui revenait dans la compétition pour la première fois depuis 1993, s’arrêtait même sur le bas-côté lors du dernier tour pour laisser passer les vainqueurs.

Le classement final
1. Frank Biela-Emanuele Pirro-Marco Werner (ALL-ITA-ALL/Audi R10 TDI) 369 tours
2. Pedro Lamy-Stéphane Sarazin-Sébastien Bourdais (POR-FRA-FRA/Peugeot 908 HDi-FAP) à 10 tours
3. Emmanuel Collard-Romain Dumas-Jean-Christophe Boullion (FRA/Pescarolo-Judd P01) à 12 tours
4. Joao Barbosa-Stuart Hall-Martin Short (POR-GB-GB/Pescarolo-Judd P01) à 22 tours
5. David Brabham-Rickard Rydell-Darren Turner (AUS-SUE-GB/Aston Martin Racing) à 27 tours