Le taux de prélèvements obligaroires a atteint le niveau record de 44,4% en 2006.
Selon Thierry Breton, ce surplus inattendu de perceptions est le fait de la bonne santé du pays.
L'Etat avait mal calculé son coup... mais en sa faveur. Grâce à une croissance "spontanée" des prélèvements obligatoires, en particulier de l'impôt sur les sociétés et de la TVA, l'Etat a récolté un surplus de recettes fiscales de "plus de 10 milliards d'euros" en 2006. Le taux de prélèvements obligatoires s'est accru de 0,4 point de PIB à 44,4% en 2006, selon le document Perspectives économiques 2007-2008 publié mardi. Il "diminuerait à 44% en 2007", notamment grâce à la baisse de l'impôt sur le revenu, puis à 43,8% l'année suivante. Excepté 1999 où le taux de prélèvements obligatoires avait atteint 44,9%, le chiffre 2006 constitue un record historique.
Le ministre français de l'Economie Thierry Breton a tenu mercredi à relativiser la hausse des prélèvements obligatoires intervenue l'an dernier. "Je veux rétablir la vérité des faits, ce chiffre mécanique traduit l'accélération de la croissance en France et la bonne santé des entreprises", a assuré le ministre.
Un taux difficile à baisser
Autre élément explicatif de ce surplus : en 2006 sont entrées en vigueur les nouvelles règles comme celles sur la ponction anticipée des PEL dépassant les 10 ans ou le versement de l'acompte de l'impôt sur les sociétés. Ensuite, la réforme du financement des retraites des fonctionnaires de La Poste a eu un "effet comptable", selon Bercy. Depuis 2006, l'Etat doit enregistrer les pensions versées comme des cotisations sociales.
En attendant, ce résultat peut mettre le candidat Sarkozy dans l'embarras. Ce dernier a annoncé une baisse de 4 points des prélèvements obligatoires en 10 ans. Bercy a estimé mardi pouvoir ramener ce taux de 44,4% à 43,8% en 2008.